Quand j’étais Petit
Redonner de la dignité aux aînés, libérer la parole et créer du lien entre les générations, c’est le fil rouge qui guide, depuis de nombreuses années, le travail de la réalisatrice Sophie LORIDON, fondatrice de l’association. Face à l’engouement lors de la sortie en 2019 de son premier documentaire autoproduit Lucie, après moi le Déluge qui a cumulé presque 30 000 entrées en salles (lien ci-dessous), Sophie et son équipe, souhaitent aller plus loin dans leurs projets afin de capitaliser ces années de « récolte de mémoire ».
En amont du tournage, un atelier est organisé pour discuter avec les enfants et préparer le tournage. Ensuite, une journée de tournage leur permet d’être tour à tour cadreur, preneur de son, journaliste, ou dessinateur. En impliquant les enfants dans la réalisation de films, nous avons su les amener à s’intéresser à leurs aînés et créer du lien dans le village, tout en gardant une trace de ce patrimoine immatériel de la génération de nos aînés. Tout en redonnant de la dignité à celles et ceux qui se sentaient quelque peu abandonnés, souvent seuls et sans reconnaissance d’une vie passée souvent surprenante !
> Voir les portraits sur Youtube
Chiffres clés
Pour réaliser un portrait vidéo de 20 min :
*1 jour de prise de vue
*5 jours de montage+post production et dessins
*2 jours de préparation avec les enfants
*4 professionnels : une réalisatrice, deux cameramen, le dessinateur
*10 journalistes et dessinateurs en herbe (les enfants bien-sûr !)
La parole est à…
Sophie LORIDON, réalisatrice, fondatrice de l’association “Les films du Petit Prince”
Quelle est la particularité du projet « Quand j’étais petit » ?
La dimension intergénérationnelle ! Le fait que ce soit des enfants qui interrogent des personnes âgées sur leur vie, leur enfance changent tous les rapports et apportent aux échanges une certaine authenticité.
La spontanéité des enfants, leur innocence permettent de créer une intimité et de laisser la parole très naturelle, voire de la libérer. Ces échanges entre deux générations sont d’un point de vue sociologique révélateurs et riches d’enseignements. À travers les témoignages et les histoires racontées, les enfants prennent conscience de la transformation de la société, la questionnent et interrogent des modes de vie radicalement différents. Ces récits de vie portés à l’écran ont un rôle pédagogique. Ils favorisent l’acceptation de l’autre quel que soit son âge et participent ainsi à lutter contre l’âgisme. Les personnes âgées ayant participé ont toutes exprimées une grande joie d’avoir pu transmettre, raconter leur histoire, celle du village, avec le sentiment d’avoir été utile et reconnu.
« C’est l’ensemble du processus de réalisation qui est passionnant. Les rencontres en amont avec les aînés, souvent gênés d’avoir à se mettre en avant (et qu’il faut convaincre !); la préparation des interviews avec les enfants de l’école, tout de suite emballés par les aspects journalistique, audiovisuels et artistiques grâce au dessin ; enfin le tournage qui est un moment exceptionnel. Cette rencontre entre les enfants et les anciens est déjà une réussite en soi, avant même l’idée du film » témoigne Sophie LORIDON.
Construire des partenariats progressifs au sein de l’écosystème du bien vieillir, avec le soutien du TASDA
Recueillir des témoignages et les partager au plus grand nombre est un élément fondateur de l’association qui cherche toutes formes de collaboration (aides financières, diffusion des portraits, mises en relation, encouragements…) pour concrétiser ses différents projets. En effet, l’association souhaiterait finaliser la web-série Quand j’étais petit à partir des vingt portraits, mais aussi réaliser un film documentaire de ces portraits afin de puiser en chacun des personnages une universalité qui touche le plus grand nombre. Enfin, l’association imagine créer une bibliothèque des mémoires, une chaîne Youtube en accès libre, ouverte à d’autres artistes ou porteurs de projets ayant réalisé un travail avec des aînés autour de témoignages d’un passé révolu.
Ces projets intergénérationnels, qui placent les aînés au cœur de la démarche, sont intéressants pour un territoire et ses acteurs, en matière d’animation et de valorisation locale. En effet, face aux enjeux de l’isolement social, du vivre ensemble, de l’entraide intergénérationnelle, des déclinaisons peuvent être imaginées dans le cadre d’un travail pédagogique avec une école par exemple ou avec les résidents d’un Ehpad. Plus largement, ce type de projet valorise un village, un quartier et son histoire. En matière de prévention de la perte d’autonomie, ces démarches mobilisent des retraités et participent au vieillissement actif à domicile et au sentiment d’utilité des aînés dans la société.
Article de la TASDA (merci !)
Comment organiser un Atelier « Quand j’étais Petit » dans votre commune ?
Pour réaliser un film quand j’étais petit dans une commune, plusieurs étapes sont nécessaires
-Enquête pour trouver de nouveaux personnages
– Atelier en milieu scolaire (préparation des interviews, contextualisation)
– Tournage avec les enfants, le dessinateur, les protagonistes et les techniciens
– Post-production des films (montage, mixage, musique, étalonnage)
– Communication (Youtube, site internet, réseaux sociaux, relations presse)
Il est donc nécessaire de travailler avec les ainés d’abord.
C’est le réalisateur ou la réalisatrice qui va a la rencontre des ainés,
pour leur parler du projet et leur demander quel est leur parcours de vie.
Ensuite nous allons à la rencontre des enfants pour leur présenter le projet,
leur expliquer comment fonctionne le matériel audiovisuel, et leur donner quelques bases.
Nous préparons ensemble les questions, et ils en parlent ensuite en famille.
Le jour du tournage tout le monde est sensibilisé et prêt à tourner !
Ensuite c’est l’équipe qui termine avec le montage, et nous organisons une projection dans la commune concernée.
Il faut compter une enveloppe de 5000€ par film de 20 minutes à minima, prix qui peut varier selon les subventions que nous aurons par ailleurs.
Pour en savoir plus contactez nous contact@lesfilmsdupetitprince.fr
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